Valspec, un pionnier de la diffusion
Mission et mandats
Créé en 1976, Valspec est un pionnier de la diffusion au Québec. Situé à Salaberry‐de‐Valleyfield, ce diffuseur majeur est l’acteur principal du développement et du rayonnement des créateurs de toutes les disciplines des arts de la scène sur le territoire de l’Ouest de la Montérégie constitué des MRC de Vaudreuil‐Soulanges, de Beauharnois‐Salaberry, du Haut‐Saint‐Laurent, de Roussillon et des Jardins‐de‐Napierville.
Son principal mandat est de contribuer à l’enrichissement de la collectivité par l’animation et la diffusion culturelle soutenues, variées et pluridisciplinaires. Valspec oeuvre au développement des pratiques, des disciplines et des publics par l’entremise d’une programmation de spectacles diversifiée, l’accueil d’artistes en résidence et l’élaboration d’activités de sensibilisation originales.
En 1976, Valspec, organisme d’animation et de diffusion culturelle voit le jour. Constatant le manque de dynamisme culturel dans la région, un groupe de bénévoles de Salaberry-de-Valleyfield se réunit afin de remédier à la situation. À ces débuts, l’organisme utilise divers lieux de diffusion, mais la Salle Albert-Dumouchel du Collège de Valleyfield devient rapidement son lieu de prédilection.
Très tôt, Valspec est reconnu comme partenaire privilégié en animation culturelle par le Service récréatif et communautaire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. Avec les années, sa crédibilité s’étant développée auprès des autorités du Collège de Valleyfield et de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, il est nommé gestionnaire exclusif de la Salle Albert-Dumouchel. La tâche devenant de plus en plus lourde, le groupe de bénévoles de Valspec est progressivement remplacé par des employés permanents. Par ailleurs, le conseil d’administration et une partie de l’équipe d’accueil sont toujours composées de bénévoles structurés.
Au fil du temps, Valspec développe une expertise en diffusion de spectacles qui est largement utilisée par des organisations publiques et privées de la région. Ainsi, Valspec s’implique au niveau de la programmation de spectacles et du soutien technique de grandes organisations telles les Régates de Valleyfield et la Fête nationale du Québec.
Dès 1978, Valspec s’implique activement au développement professionnel du milieu du spectacle en participant à la création de l’organisme qui deviendra par la suite RIDEAU, le regroupement national des diffuseurs de spectacles du Québec et de la francophonie canadienne. Monsieur Leduc, membre fondateur de Valspec, présidera d’ailleurs la destiné de cet organisme à deux reprises en plus d’assurer la présidence du Réseau Scènes, le réseau régional auquel Valspec appartient. L’organisme est intimement liés à la création des Voyagements, un regroupement de diffuseurs et de créateurs de théâtre canadien.
En 2007, Valspec crée le Cabaret d’Albert, un nouveau lieu intimiste de 120 places, puis en 2015, l’organisme commence à diffuser des spectacles en formule debout au Café Chez Rose, une salle multifonctionnelle pouvant accueillir plus de 500 spectateurs. Après plus de 40 ans d’existence, Valspec figure aujourd’hui parmi les diffuseurs majeurs du Québec. Il présente annuellement plus de 150 spectacles de toutes les disciplines dans trois lieux de diffusion parfaitement adaptés. En saison estivale, le diffuseur présente plus de 50 spectacles dans divers lieux extérieurs des municipalités environnantes, à proximité de Montréal.
Albert-Dumouchel naît le 15 avril 1916 à Bellerive, paroisse ouvrière de Valleyfield, dans une famille d’artisans-ouvriers. Il fait son cours classique au Séminaire de la même ville devenu aujourd’hui le Collège de Valleyfield. Dès l’âge de 8 ans, il étudie le violon, le chant et le piano; il parfait ses connaissances en chant avec le maître Rodolphe Plamondon. En 1936, le Séminaire de Valleyfield lui confie son atelier d’art où il enseigne jusqu’en 1949.
À partir de 1940, il devient dessinateur de tissu à la Montréal Cottons de Valleyfield. Il devient également professeur de dessin, d’histoire de l’art, de publicité et de photographie à l’Institut des Arts graphiques qu’on vient de fonder à Montréal. Il y met sur pied un atelier de gravure envié dans tout le Canada et en devient le directeur artistique. Il dote par la suite l’atelier de gravure de l’École des Beaux-arts de Montréal, annexé à l’UQAM en 1969, d’un équipement technique diversifié.
Pédagogue hors pair, soucieux de la technique du travail, il communique à ses étudiants son amour du métier et son savoir en formant les graveurs qui assurent aujourd’hui la relève. Entre 1947 et 1951, il publie la série des Cahiers des ateliers des arts graphiques où l’on retrouve des noms parmi les plus marquants du grand «tournant» dans l’histoire de l’art au Québec comme les Borduas, Pellan, Bellefleur, Giguère, Favreau et Mousseau. Homme aux multiples talents; musicien, photographe et peintre, il sait promouvoir au Québec l’art de l’estampe, lui donnant ainsi ses lettres de noblesses. Quant à sa production, elle est gigantesque. Pendant plus de 30 années de travail artistique, il produit 2 078 œuvres.
Il excelle en photographie et participe aux activités de regroupement surréalistes montréalais. En 1948, il signe le manifeste Prisme d’yeux et en mars 1953, lors de l’exposition de peintures et dessins à l’université de Vancouver, une soixantaine de ses compositions sur diapositives sont exposées. Il prend également part à d’importantes manifestations mondiales dont celles de Paris, New-York, Venise, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Tokyo, Berlin, Milan, Liège, Spolète, Cracovie, Japon et Ottawa.
En 1955, Albert-Dumouchel est boursier de l’Unesco en Europe où il poursuit durant 18 mois, ses recherches et travaux en estampe. Ce séjour l’exalte et lui donne un second élan. En 1964, L’Académie des Arts de Florence l’accueille parmi ses membres et trois ans plus tard, on lui remet la médaille du Canada. Il quitte son atelier-appartement de Montréal en 1967 pour s’installer dans la Vallée du Richelieu. Dans la maison de sa compagne, la peintre-graveuse Monique Charbonneau, il construit son atelier qu’il nommera la Serfouette. Il décède prématurément le 11 janvier 1971 à St-Antoine-sur-le-Richelieu.